Les applications non connectées aux GNSS
Les premières applications de cartographie et de navigation, sont des applications web, qui permettent :
- d'explorer un fonds cartographique, éventuellement enrichies de couches spécialisées : images aériennes ou satellite, cadastre, voies cyclables, etc.
- de rechercher un itinéraire d'un point à un autre.
exemples :
- Maps de Google : cartes routières + images satellite + informations commerciales diverses + recherche d'itinéraire ;
- OpenStreetMap : fonds cartographique libre et contributif + couches supplémentaires (ex. voies cyclables) + recherche d'itinéraire ;
- Géoportail de l'IGN : fonds cartographique multicouches (cartes routières, cartes d'Etat-Major, cartes historiques, vues aériennes ou satellite, cadastre, etc.) ;
- ViaMichelin : fonds cartographique issu des cartes routières Michelin + images satellite (IGN essentiellement) + recherche d'itinéraire + calcul de coût du déplacement en fonction du véhicule.
Certaines applications sont spécialisées dans la préparation de randonnées, pédestres ou cyclistes : à l'origine logiciels à installer sur un ordinateur et nécessitant de télécharger des cartes, il s'agit de plus en plus d'applications web. Elles permettent de tracer l'itinéraire à main levée
puis fournissent des informations ou données complémentaires : profil en altitude, estimation des durées, trace géoréférencée à télécharger et embarquer sur un récepteur GNSS pour être guidé durant la randonnée.
La caractéristique fondamentale de toutes ces applications (hormis le fait qu'elles sont destinées à un usage sur ordinateur plutôt que sur mobile) est qu'elles ne sont pas connectées à un récepteur GNSS, donc qu'elles n'utilisent pas la localisation de l’utilisateur. Par contre, les applications web s'appuient sur un fonds cartographique centralisé, qui sera mis à jour par le fournisseur du service, donc toujours à jour
pour l'utlisateur.
Les applications connectées aux GNSS
Sur récepteur GNSS dédié
Le récepteur GNSS est vendu avec :
- une application de navigation intégrée, qui utilisera la localisation GNSS,
- un jeu de cartes embarqué, extensible ou non, mais qu'il faudra prévoir de mettre à jour périodiquement moyennant finances.
Sur les modèles les plus simples et bon marché, seules des cartes routières seront disponibles, et encore par pour tous les pays. Sur d'autres, plusieurs couches cartographiques seront disponibles, typiquement cartes routières et cartes de randonnées.
Dans tous les cas, l'application de navigation routière permettra :
- de rechercher des itinéraires,
- d'être guidé via des signalisations sur l 'écran et un guidage vocal, de présenter des informations évoluées comme le temps estimé de trajet, les limitations de vitesse, etc.,
- d'enregistrer de lieux
favoris
,
- de rechercher des
points d'intérêt
(POI = point of interest) : hébergements, magasins, équipements touristiques, etc.
Les récepteurs orientés randonnée, outre le fait d’embarquer des cartes adaptées, fourniront des capacités supplémentaires :
- enregistrement de points de repère (waypoints) ou de traces complètes, souvent sous la forme de fichiers GPX qu'il sera possible de rejouer en mode guidé,
- affichage d'informations complémentaires : coordonnées géographie, altitude, cap, profils en altitude, etc.
Sur smartphone
L'évolution majeure - et le boom de l'usage - provient de la combinaison dans le même équipement :
- de la disponibilité de la localisation GNSS,
- d'une capacité de traitement générique,
- d'une connectivité réseau,
- et de la possibilité d'installer des applications.
Ainsi, nombre d'applications de cartographie et de navigation seront disponibles, proposant tout ou partie des fonctions citées plus haut :
- exploration d'un fonds cartographique, éventuellement multicouches,
- recherche d'itinéraire et guidage,
- enregistrement de lieux
favoris
ou de points de repère (waypoints)
- enregistrement de traces complètes, qu'il sera possible de rejouer en mode guidé, ou d'exporter, en général sous la forme de fichiers GPX, pour usage ultérieur (par ex. les publier sur des sites de partage spécialisés ou communautaires, ou sur les réseaux sociaux).
Elles pourront s'appuyer sur des ressources en ligne, cartes bien sûr, mais aussi ressources thématiques : commerciales, touristiques, culturelles, naturelles, patrimoniales ou de loisir. Dans ce cas, un accès internet sera indispensable, avec parfois de mauvaises surprises à la clef (dépassement de forfait données, réseau inaccessible, ...).
Pour pallier ces inconvénients, certaines applications sont basées sur le téléchargement (gratuit ou non) de cartes dans la mémoire du smartphone : ainsi plus besoin d'un accès internet permanent, le GNSS étant par définition accessible partout, tout le temps. Bien sûr, attention à la capacité de stockage du smartphone ! D'autres exploiteront par défaut la connexion internet, mais proposeront aussi l'enregistrement de portions de cartes ou d'itinéraires, que l'on pourra effacer ultérieurement.
La mode du contributif sera aussi beaucoup mise à l'honneur, avec la possibilité de s'inscrire pour apporter des informations destinées à augmenter le service (ex. photos, avis, POI, ou pour la navigation routière : bouchons, accidents, etc.).
Plus généralement, toute application (de navigation ou non) pouvant avoir accès à la localisation, cette information sera mise à profit avec des intentions plus ou moins désintéressées :
- sollicitation publicitaire à l'approche d'un magasin, d'un lieu culturel ou de loisir,
- capture de la géolocalisation de l'utilisateur pour en déduire les lieux qu'il fréquente et lui proposer de la publicité ciblée.
Enfin, apparaît tous les jours une foule d'applications plus ou moins utiles, plus ou moins gadget, plus ou moins respectueuses de la vie privée, mettant à profit la localisation GNSS et la connectivité réseau (allant jusqu'aux liaisons de proximité : WiFi et BlueTooth) - exemples :
- possibilité de partager sa localisation avec d’autres personnes et de suivre mutuellement les positions de chacun : utile pour se donner rendez-vous ou surveillance d'autrui ?
- échange de contenus (photos, fichiers, etc.) avec personnes géographiquement proches ;
- l'application TousAntiCovid mise en place par le gouvernement français peut exploiter les positions des personnes pour indiquer des cas contacts potentiels.
Quelques exemples d'applications smartphone
- Maps de Google : même fonction que l'application web, mais exploite la localisation GNSS pour réaliser le guidage + enregistrement de portions de cartes ou d'itinéraires + partage de position avec des tiers ; application et ressources cartographiques gratuites, mais exploitation publicitaire de la géolocalisation ;
- Waze de la société israélienne Waze Mobile (racheté par Google en 2013) : assistant d'aide à la conduite et d'assistance de navigation, utilisant le positionnement GNSS couplée à une cartographie modifiable par ses utilisateurs, l'itinéraire calculé pouvant se mettre à jour en temps réel grâce à certaines informations liées à l'état du trafic ; application et ressources cartographiques gratuites, mais exploitation publicitaire de la géolocalisation ;
- Maps.me : application de cartographie et de navigation, basée sur le fonds cartographique OpenStreetMap sous forme de cartes à télécharger sur le smartphone pour utilisation hors ligne : recherche d'itinéraire et guidage, enregistrement de lieux
favoris
; application et ressources cartographiques gratuites, mais propose un service d'avantages commerciaux ;
- OsmAnd : application de cartographie et de navigation, basée sur le fonds cartographique OpenStreetMap sous forme de cartes à télécharger sur le smartphone pour utilisation hors ligne : plusieurs couches cartographiques (routière, randonnée), recherche d'itinéraire et guidage, enregistrement de traces GPX et réutilisation ultérieure (sur le smartphone, exportation, etc.), greffons divers (carte marine, pistes de skis, stationnement, enrichissement contributif avec photos, avis, etc.) ; application gratuite avec un jeu limité de cartes, version payante (abonnement) pour accès illimité à la cartographie et à ses mises à jour ;
- Cirkwi : recherche d'information touristiques (circuits, itinéraires, lieux ou destination, hébergement et restauration, activités) avec des critères géographiques (sur la carte ou par adresse), utilisation du fonds cartographique OpenStreetMap, fiches de balades/randonnées avec topo, trace GPX, photos, etc. constituées sur le mode contributif par des particuliers mais aussi beaucoup d'organismes comme les offices du tourisme, possibilité d'
embarquer
des itinéraires pour utilisation hors ligne et de les débarquer
après usage, application mobile + site web ; application, cartographie et utilisation gratuites, mais nécessité de s'inscrire pour accéder aux services ;
- park4night : parmi les nombreuses applications de ce type, celle-ci s'appuie sur le fond cartographique de Google Maps pour fournir à la communauté des usagers de camping-cars ou de vans, des informations sur des lieux où passer la nuit (parkings, campings, aires pour camping-cars) et autres informations pratiques, accompagnés d'avis sur le mode contributif ; application et ressources cartographiques gratuites, mais affichage de publicités et nécessité de s'inscrire à la communauté pour bénéficier de certaines informations.
Une mention particulière pour les applications destinées à exploiter directement les informations délivrées par le récepteur GNSS du smartphone :
- liste des satellites visibles, constellation GNSS à laquelle ils appartiennent, position dans le
ciel local
de l'utilisateur, qualité du signal,
- choix du (des) GNSS utilisés, état des différents satellites visibles,
- affichage d'informations diverses sur l'emplacement courant : PVT (c'est-à-dire coordonnées géographiques, vitesse, heure UTC), mais aussi cap, boussole électronique, heures de lever et coucher du soleil au lieu considéré, etc.
Exemples : GPS Test, GalileoPVT, GNSSViewer, GPS Tools, etc.