Le projet "Jardin d'herbes" |
Réalisation des casiers |
Implantation sur l'espace |
Les étapes de la mise en place |
Une vigne |
Une plate-bande en terrasse |
Il s'agit de revisiter le concept du jardin d'herbes ou du jardin d'abbaye (cf. exemple ci-dessous), où l'on faisait pousser herbes médicinales ou condimentaires, légumes, fleurs, dans des plates-bandes ou dans des casiers, mais toujours avec une géométrie ou une implantation choisie.
Ici, le principe est de réaliser des casiers de dimensions et hauteurs différentes, arrangés de façon à définir un espace quasi-fermé, dans lequel on entre pour accéder aux plantes. L'emprise globale laisse entre les casiers des espaces destinés à recevoir des plantations florales.
A l’extérieur de cet ensemble, des poteaux pourront être plantés pour tendre au-dessus de l'espace un réseau de fils horizontaux, sur lesquels il sera possible d’accrocher d'autres fils, verticaux, destinés à faire grimper les plantations.
Les casiers sont carrés ou rectangulaires, réalisés avec des planches assemblées à angle droit sur des tasseaux. Comme ils sont directement posés sur le sol, il est préférable de les réaliser avec du bois autoclavé, traité classe 4. Ici, on utilise des lames pour terrasse et des tasseaux en pin. Pour autant, il ne faut pas croire que le bois autoclavé sera éternel : au bout de 6 ans de "fonctionnement", les casiers ci-dessous ont passablement vieilli...
Les lames choisies font 2,40m de long, 9 cm de large, 17 mm d’épaisseur. Pour minimiser les chutes, on part sur les dimensions de casiers suivantes :
Ainsi, on aura :
Ce dernier casier sera placé en porte-à-faux sur les 2 casiers les plus hauts, donc pour ce faire, un pied sera rapporté pour soutenir le casier (cf. vues de profil ci-dessous). Les casiers n'ont pas de fond, et n'en ont pas besoin vu qu'ils sont posés sur le sol. Ce n'est pas le cas du dernier casier, qu'il faudra équiper d'un fond (ici, une plaque de polycarbonate appuyée sur un fer en T fixé en diagonale).
Une fois les casiers assemblés, si l'aspect brut n'est pas jugé esthétique, on pourra les peindre ou les lasurer. La dernière étape consiste à fixer à l'intérieur des casiers, sur les côtés mais pas sur le fond, de la toile à pailler destinée à contenir la terre à l'intérieur.
On pose les casiers au sol selon l’arrangement prévu, ce qui permet de tracer l'emprise globale, par exemple en délimitant la zone avec des piquets. On retire alors les casiers et l'on peut passer à la phase suivante.
Il s'agit de décaisser légèrement (quelques cm) le polygone délimité par les piquets, afin :
La terre issue du décapage et sa couverture végétale sont conservées pour en remplir les casiers - cf. infra.
Ensuite on mettra en place les casiers selon le plan prévu, en prenant soin de bien les appuyer aux bords du fond de forme, puis on les remplira.
Si l'on souhaite s'inspirer des techniques de la permaculture, on ne se contentera pas de remettre la terre du déblai, mais une succession de couches, comprenant de bas en haut :
Les espaces entre les casiers destinés à recevoir les plantations florales seront délimité côté extérieur avec des planches (les mêmes que celles qui ont servi à fabriquer les casiers, découpées à la longueur voulue et fixées sur les casiers), des briques plates, ou tout autre moyen. Ces espaces pourront être remplis de terreau.
L'espace central devant recevoir un sol de finition, il faudra d'abord en tapisser le fond avec de la toile à pailler, fixée sur les bords avec des agrafes adaptées plantées dans la terre, afin d'éviter la prolifération d'herbes et la remontée de la terre. Enfin, on y posera la finition : gravier concassé, pavés autobloquants sur lit de sable, dalles, etc.
On choisira des poteaux appointés, en bois autoclavé, de 3m de long et environ 7 cm de diamètre. On les enfoncera d'environ 50 cm dans le sol aux endroits prévus, en leur donnant éventuellement un angle de 15 à 20° vers l'extérieur. On plantera à l'extrémité supérieure des pitons à oeil, sur lesquels on tendra les fils selon le motif prévu. Les poteaux pourront être peints de la même couleur que les casiers.
Cette étape permet de tester en vraie grandeur le positionnement, l'effet esthétique et la circulabilité du jardin, et enfin de repérer l'emprise globale pour décaper le sol.
Le terrain a été décapé, les casiers mis en place et remplis avec les diverses couches préconisées par la permaculture, et la toile à pailler mise en place sur l'espace central.
Au passage, on a fait restaurer le puits, et on l'a équipé d'une pompe à main qui permettra de tirer les quelques arrosoirs quotidiens nécessaires aux plantations. Pour les vacances d'été, on mettra en place un arrosage automatique temporaire hors sol (arroseur, tuyau et programmateur achetés en jardinerie).
Avant l'idée du jardin d'herbes est née l'idée de la vigne : le terrain légèrement en pente et l'exposition plein sud s'y prêtent. Bien sûr il ne s'agit pas de faire du vin, mais de planter du raisin de table.
Après avoir longtemps réfléchi aux cépages à planter, à la disposition du carré de vigne - merci à Internet et surtout à Irène - le choix du fournisseur se porte sur un pépiniériste gersois qui fait encore les choses à l'ancienne, et sur des cépages qui vont arriver à maturité de façon échelonnée. On plante donc 3 rangs de 5 pieds distribués comme suit :
Sur le même principe que le jardin d'herbes, on entourera le carré de planches de pin autoclavé, et le palissage se fera sur des fils de fer tendus entre des poteaux appointés, en bois autoclavé, plantés de biais à 15° vers l'extérieur, et haubannés. L'ancrage des haubans est effectué sur des brides de fer à béton, enfilées dans des parpaings enterrés à 50 cm de profondeur.
Décapage du carré et piquetage destiné à repérer les alignement pour planter. Il est important de creuser profond (50 cm) pour que les racines du plant s'installent correctement.
Le carré est terminé. Pour aider la vigne à passer le premier été sans souffrir de la sècheresse, on a mis en place un arrosage avec un tuyau poreux. On arrose au maximum 1/2 h par semaine : en effet, il ne faut pas trop arroser sinon la vigne en prend l'habitude, et ne va pas chercher l'eau dans la terre. Une toile à pailler limite le travail de désherbage.
Manifestement, ça a marché à voir la pousse à la mi-août.
Reprise de la 2e année, après une taille sévère, toujours selon les conseils d'Irène. Pendant les 3 premières années, il faudra pincer les fleurs dès qu'elles apparaissent, afin que la vigne ne s'épuise pas à faire des fruits et fasse du bois.
A l'automne de la 2e année, après un été sans arrosage.
Dans le but de faire pousser des cucurbitacées qui sont des plantes trop envahissantes pour la petite surface du jardin d'herbes, on décide de mettre en place une plate-bande dédiée.
Ces plantes aiment la chaleur, aussi on choisit l'emplacement plein sud, en dessous de la vigne. Là, le terrain est assez en pente, ce qui justifie pleinement la plate-bande en terrasse.
On délimite pour le terrassement une surface utile de 5m x 1,20m, et le soutènement est réalisé avec un assemblage de lames de terrasse en pin autoclavé (longueur : 2,40m, largeur : 14 cm, épaisseur : 28 mm) et de tasseaux de même nature, appuyé sur des fers à béton plantés dans le sol.
Une fois le soutènement posé, on a remis à l'intérieur la terre de déblais, et paillé en surface avec des déchets végétaux broyés. On y plante citrouilles, potimarrons, courgettes, melon et pastèque, et on met en place un arrosage automatique pour l'été avec tuyau poreux et programmateur.
Au résultat, certaines plantations ont été très productives, avec quelques individus un peu monstrueux, mais d'autres n'ont pas bien donné (melon et pastèque), sans doute en partie parce qu'étouffées par les premières.
De plus, et malgré le choix de planches de dimensions conséquentes, le soutènement s'est en partie affaissé sous la pression de la terre. Il faudra donc le refaire avec une solution plus robuste.
A la saison suivante, on commence par relever et consolider le soutènement, avec des piquets autoclavés et des ancrages plus solides.
Les citrouilles et courgettes étant décidément très envahissantes, on opte pour une autre disposition : les tomates et autres solanacées (poivrons, aubergines), qui n'étaient pas assez au soleil dans le jardin d'herbes, sont plantés sur la plate-bande en terrasse, et on amenage en dessous d'elle un espace à plat pour les cucurbitacées.
(à suivre...)