L'informatique, c'est pas magique
Tout d'abord il faut se rendre compte qu'un ordinateur est une machine nue : tout seul il ne peut pas fonctionner, et il lui faut un minimum de logiciels pour atteindre un niveau de fonctionnalité accessible à l'utilisateur. Cet ensemble minimum de logiciels c'est le système d'exploitation (en anglais OS : Operating System).
Aux débuts de l'informatique, chaque constructeur d'ordinateur équipait ses machines d'un OS "maison", et s'il venait à l'idée de quelqu'un de faire tourner sur une machine un logiciel qui avait été développé sur une autre, eh bien... c'était impossible !
Et au fur et à mesure que les machines devenaient plus complexes et plus puissantes, les OS se complexifiaient et se spécialisaient d'autant. Jusqu'au jour, au tournant des années 1960-1970, des ingénieurs des Laboratoires Bell de la compagnie américaine AT&T, développèrent un OS qu'ils voulurent simple, efficace, sûr, et portable sur de nombreuses machines. Nommé initialement Unics (par jeu de mot - et moquerie - avec Multics, OS très utilisé sur de grosses machines mais complexe et lourd), il fut finalement baptisé Unix.
Il a donné naissance à toute une famille d'OS, qui est aujourd'hui la plus répandue dans l'informatique professionnelle.
Pour des raisons de droit commercial, il fut dès le début distribué avec son code source dans les universités à des fins éducatives, moyennant l'acquisition d'une licence au prix très faible, ouvrant ainsi la voie à l'Open Source et au logiciel libre.
L'informatique personnelle, plus récente, a connu elle aussi une période où les OS étaient spécifiques, mais la volonté de diffusion de logiciels au plus grand nombre, a vite donné lieu à l'émergence de quelques "standards" :
distributions(ex. Red Hat, Fedora, Debian, Ubuntu, SUSE Linux, Slackware).
C'est le rôle du boot
, petit bout de programme indépendant de l'OS, résident à une adresse fixe dans une mémoire non volatile, qui est exécuté à la mise sous tension du processeur et qui fait démarrer les autres (BIOS, OS, cf. ci-après).
Son nom est le diminutif de bootstrap (crochet à bottine), par allusion au fait qu'un petit bout tire un plus gros bout.
Le terme consacré pour redémarrer un ordinateur est ainsi rebooter, ce qui a donné lieu à la plaisanterie suivante, qui fait référence à la tendance de l'OS Windows à demander à l'utilisateur, pour un oui ou pour un non, de redémarrer l'ordinateur :
Dans le doute, reboote !
C'est à la charge :
Un processeur n'exécute qu'un programme à la fois ; néanmoins, les OS modernes
permettent d'exécuter plusieurs programmes en même temps, en leur allouant à tour de rôle de petits quanta de temps d'utilisation du CPU. Vu de l'utilisateur, tout se passe comme si plusieurs programmes tournaient en parallèle, mais on préfère parler d'exécution concurrente, et on réserve le terme de parallélisme aux architectures à plusieurs processeurs où il peut véritablement y avoir plusieurs programmes qui s'exécutent en parallèle.
Le processeur ne sait que lire ou écrire des bits, des octets, etc. à des adresses : il ne sait pas si derrière une adresse il y a un emplacement mémoire, un disque dur, un clavier, ... Aussi, ce n'est pas l'ordinateur matériel qui vous permet d'organiser vos données en fichiers, mais une fonction du système d'exploitation.
Le gestionnaire de fichiers (en anglais file manager) est un programme qui organise les informations sur le disque dur en répertoires, fichiers (c'est le système de fichiers
, en anglais file system), alloue/désalloue des blocs sur le support au fur et à mesure des besoins des programmes utilisateurs.
L'explorateur de fichiers que connaît l'utilisateur humain, est un programme comme un autre, qui n'est là que pour présenter commodément l'information contenue dans le système de fichiers, et pour relayer vers le gestionnaire de fichiers des requêtes utilisateur basiques (créer, détruire, copier, déplacer, renommer, etc.)
Fonction à l'origine dissociée de l'OS, elle en fait maintenant partie intégrante (certaines fonctions réseau font partie du noyau
de l'OS).
Le standard actuel est le protocole IP (protocole de l'Internet, cf. rubrique Internet) et les protocoles associés ; les logiciels qui réalisent cette fonction sont regroupés sous le terme de pile IP
(en anglais IP stack).
Pour en savoir plus, se référer à la rubrique Réseaux, protocoles.
Ce gros ensemble de logiciels vient souvent avec l'OS mais n'en fait pas partie intégrante.
A l'échelle de l'histoire de l'informatique, les ordinateurs graphiques n'existent que depuis relativement peu (fin des années 1970 pour des terminaux spécialisés à usage professionnel, milieu des années 1980 pour les ordinateurs personnels), et avant cela les machines tournaient uniquement en mode console
(terminal n'affichant que des caractères alphanumériques) : Unix (créé en 1960) et DOS (créé à la fin des années 1970) sont des OS sans graphique.
Aujourd'hui la dissociation OS/graphique demeure à l'intérieur
mais n'est pas toujours visible de l'extérieur :