En sciences humaines, un réseau social désigne les liens entre des individus ou des organisations, constituant un groupement qui a un sens : la famille, les collègues, un groupe d'amis, une communauté, etc.
Pour le grand public, il s'agit plutôt de réseaux sociaux sur Internet, qui visent à constituer un réseau social virtuel en reliant, à l'aide d'une application dédiée (désignée en français par le terme de média social), non pas des personnes, mais des identités virtuelles.
Il s'agit d'applications web qui permettent la création et la publication de contenus générés par l'utilisateur et le développement de réseaux sociaux en ligne en connectant les profils desdits utilisateurs. D'autres applications peuvent être considérées comme des média sociaux, que nous traiterons dans un article dédié : les blogs et les wikis
Les média sociaux
Le terme de média social (et de là abusivement de réseau social) désigne pêle-mêle la création de contenu, l'interaction sociale qui en résulte, les technologies nécessaires à la création, la manipulation, l'échange de ces contenus et les fonctions de mise en relation des personnes à travers leur identité virtuelle, d’appréciation des contenus, etc.
Les médias sociaux sont censés favoriser l’intelligence collective dans un esprit de collaboration en ligne : par leur biais, des individus ou des groupes d’individus forment un réseau social, collaborent, créent ensemble du contenu web, organisent le contenu, l’indexent, le modifient ou font des commentaires, le combinent avec des créations personnelles.
Le modus operandi est globalement le suivant :
- ouverture via l'application d'un compte qui permet de créer une identité virtuelle,
- mise à disposition de contenus à tous les autres utilisateurs de la même application, qu'ils soient personnels (ex. photos, documents issus de la création propre de l'utilisateur) ou qu'ils relaient des contenus produits par d'autres, qu'ils les apprécient (like) ou les déprécient (unlike),
- possibilité de "suivre" d'autres utilisateurs, c'est-à-dire de s'abonner pour être informé de leurs dernières publications (les abonnés sont désignés par le terme de followers, et ainsi certaines personnes se targuent de dizaines ou centaines de milliers de followers),
- possibilité de désigner certains utilisateurs comme "amis", et de ne rendre certains contenus disponibles qu'à eux seuls,
- possibilité de créer des groupes d'utilisateurs pour des échanges "privés" à l'intérieur de ces groupes.
Initialement cantonné aux ordinateurs, l'usage des médias sociaux a explosé avec l'apparition des smartphones et la mise à disposition d'applications sur ce type de terminal, et en conséquence le nombre d’utilisateurs, la quantité d'informations diffusée, la volumétrie, la fréquence et l'immédiateté des échanges.
Evolution
Le concept initial était prometteur, tant sur le plan des échanges humains que de la nature des informations échangées, et bien des organisations humaines fonctionnent efficacement avec l'aide de ces moyens : support pour la communication d'entreprises, d'organismes culturels, d'associations, réseaux professionnels, etc.
Mais force est de constater que leur usage a été dévoyé, de différentes façons, par différents acteurs et à différentes fins.
A titre d'exemple, si le premier réseau social sur Internet remonte à la fin des années 1970, le premier à acquérir une notoriété mondiale est probablement Facebook, créé par Mark Zuckerberg (fondateur et dirigeant du géant du net éponyme depuis rebaptisé Meta) comme un simple trombinoscope du campus universitaire où il était étudiant. Très vite les abonnés se sont mis à y diffuser des données personnelles, à tel point que Zuckerberg pouvait avoir sur eux des informations qui faisaient que, selon son propre aveu, '"ils lui mangeait dans la main".
On voit là un des premiers travers : donnez à un utilisateur l'accès à un réseau social, et il va immanquablement, peu ou prou, y raconter sa vie. Et de là livrer, directement ou indirectement, des informations qui risquent de donner prise sur lui.
Les plus classiques et répandus sont la captation de contenu, et la capture d'informations personnelles par les géants du net :
- subordination plus ou moins explicite de l'utilisation du service au renoncement à la propriété des données diffusées,
- capture d'informations sur l'utilisateur, sur les personnes avec qui il est en relation, pour profilage de l'utilisateur et (par exemple) lui proposer de la publicité ciblée,
- en corollaire, tendance forte des opérateurs d'applications de média sociaux, à modifier régulièrement et unilatéralement, les conditions d'utilisation et les paramètres de réglage, dans le but de capturer toujours plus d'informations personnelles.
Les réseaux sociaux comme source de renseignement : par exemple, on rapporte des cas d'officines de recrutement qui exploitent les publications des candidats sur les réseaux sociaux pour en tirer un profil desdits candidats, qui rentrera en ligne de compte dans la sélection (exemple classique du joyeux fêtard qui publie d'abondantes photos de beuveries et qui sera vite catalogué comme un individu peu fiable).
Enfin, et plus récemment, certains réseaux sociaux sont devenus des vecteurs de cyber-harcèlement :
- haine en ligne : propos racistes, xénophobes, antisémites, islamophobes, sexistes, homophobes, etc.
- désinformation, complotisme,
- pornographie en ligne, pédocriminalité,
- violences en ligne allant jusqu'à provoquer le suicide.
Tout cela suscite un mouvement de réaction de la société : protéger les enfants qui en sont souvent la cible, peines de "bannissement" (réglementation pour contraindre les opérateurs de média sociaux à bloquer les comptes des cyber-harceleurs et à les empêcher de créer de nouveaux comptes).
Exemples de média sociaux
Généralistes
- sans doute le plus connu : Facebook de l'entreprise éponyme, devenue Meta
- publication de messages courts : Twitter (rebaptisé X depuis son rachat par Elon Musk), Mastodon (alternative libre)
- publication de photos et vidéos : Instagram (Meta), TikTok (qui cible particulièrement les enfants)
Spécialisés
- publication de contenus audio : SoundCloud, Deezer (un des actionnaires est Orange)
- publication de contenus vidéo : YouTube (Google), Viméo, Dailymotion (Vivendi)
- réseaux sociaux professionnels (qui consistent à se créer un profil professionnel en ligne, se faire connaître, se former, se tenir informé des actualités de son secteur, entrer en contact avec des recruteurs, des clients ou des partenaires potentiels, partager son expertise ou ses réalisations, rejoindre des groupes de discussion thématiques, postuler à des offres d’emploi ou publier des annonces) : LinkedIn, Viadeo
