L'informatique, c'est pas magique
Comme le cinéma traditionnel sur pellicule, la vidéo numérique exploite la persistance des impressions rétiniennes pour donner l'illusion du mouvement avec une suite d'images fixes. Ainsi une vidéo numérique sera constituée :
Cette rubrique va donc évoquer de quoi sont faites les vidéos numériques, comment on les produit, comment on les regarde.
Les images qui constituent la piste vidéo sont des images bitmap telles que décrites ici.
Leur première caractéristique est leur définition, c'est-à-dire le nombre total de pixels qui les composent (nombre de pixels en largeur x nombre de pixels en hauteur) : plus la définition est grande, plus l'image sera précise. Les principaux formats utilisés sont :
Si un film sur pellicule est diffusé à 24 images par seconde, la vidéo numérique permet de diffuser à d'autres fréquences (couramment 25 ou 30 images par seconde). A ce rythme-là, les fichiers vidéos deviendraient vite monstrueux, d'où la nécessité de compresser l'information. Pour ce faire, deux techniques complémentaires sont utilisées, de façon non exclusive :
Cette technique se base sur le fait qu'en général il y a peu de changement entre une image et la suivante, d'où la possibilité de réduire le volume de données en enregistrant la première image entièrement (c'est une image-clé ou keyframe en anglais), puis n'enregistrer que les changements entre une image et la précédente ; moins on enregistre d'images-clé (par exemple toutes les 500 images), plus la compression est efficace, sauf si deux images consécutives sont très différentes (suite à un mouvement de caméra rapide, par exemple). Dans une diffusion sur internet, les images-clé permettent de recaler l'image suite à une perte de paquets.
De manière analogue au son numérique, il existe des dispositifs nommés codecs (comme COdage-DECodage) qui permettent d'encoder (de compresser) la vidéo pour la transmission, puis de décoder (de décompresser) ces objets pour édition ou restitution, avec des caractéristiques différentes selon que l'on privilégie la qualité de l'image ou la compacité des données résultantes.
On qualifie aussi la compression par un débit de données (exprimé en kbits/s, typiquement dans l'optique d'une diffusion sur Internet) : en effet, si l'on veut transmettre sur un réseau à bas débit, il faudra compresser davantage, au détriment de la qualité, pour conserver une certaine fluidité de l'image.
Exemples de codecs :
Comme on l'a vu dans la rubrique consacrée au son numérique, le son peut être compressé grâce à divers codecs, avec des caractéristiques différentes selon que l'on privilégie la qualité du son ou la compacité des données résultantes. La piste son d'une vidéo sera donc aussi compressée, avec des codecs audio tels que ceux décrits dans la rubrique correspondante.
Afin que les logiciels de restitution ou de manipulation de vidéos numériques soient capables d'en exploiter les données, celles-ci doivent être auto-décrites, c'est-à-dire qu'elles doivent être accompagnées des informations descriptives ci-dessus. Pour ce faire, les vidéos numériques sont contenues dans des fichiers qui sont appelés des "conteneurs", dont la spécification décrit où dans le fichier et comment sont rangées toutes ces informations. Dans un fichier vidéo, on pourra trouver :
Comme souvent, il existe plusieurs formats de conteneurs, par exemple :
Les deux principales façon de créer des vidéos numériques sont :
Il est à noter qu'avec le développement de l'imagerie de synthèse et de l'intelligence artificielle, il est possible de fabriquer des vidéos "à partir de rien".
En général, l'équipement utilisé pour la captation ne permet pas (ou peu) de choisir les caractéristiques (définition, codec, conteneur, etc.) de la vidéo produite, aussi, selon l'usage que l'on veut en faire, on pourra être amené à la convertir dans un autre format. Les logiciels de montage, en général savent importer de nombreux formats, et si besoin effectueront la conversion au moment de l'import. Ils permettent de produire des vidéos dans tout un tas de formats, selon la destination de l’œuvre - ex. film de cinéma : qualité maximale vs clip pour internet : définition moyenne et forte compression pour la compatibilité avec des réseaux bas débit.
Exemples de logiciels de montage vidéo :
Le premier support populaire des vidéos numériques a été le DVD, puis son successeur le Blu-Ray, qui nécessitent un lecteur couplé à un téléviseur ou à un vidéoprojecteur.
Mais aujourd'hui c'est plus souvent avec un ordinateur, un smartphone ou une tablette, qu'il s'agisse de regarder :